Les bébés de la consigne automatique, Ryû Murakami

J'ai parlé de Kyoko, du même auteur, il y a quelques jours. Sur ma lancée, j'ai commencé Les bébés de la consigne automatique (1980), l'un des premiers livres de l'auteur, puisqu'il s'agit de son troisième, publié quelques années après Bleu presque transparent (1976).

Kiku et Hashi ont un point commum : ils ont fait parti de la soixantaine de bébés abandonnés dans les consignes automatiques d'une gare de Tokyo en 1972 et ont été les seuls survivants. Ils sont recueillis par un orphelinat et sont adoptés quelques années plus tard.

Ce livre retrace leur vie : leur enfance houleuse, puis leurs chemins divergeants. Kiku est plutôt solitaire, il saute à la perche et fait du datura une obsession (une drogue rare qui lui permettrait d'anéantir Tokyo), tandis que Hashi est populaire et devient aisément chanteur.

Un point commum au fil des années : les deux frères sont violents.

J'ai aimé le violent désespoir des personnages. Des situations qu'on n'anticipe pas et qui suprennent, tiennent en haleine le lecteur. Lecteur qui, d'ailleurs, se surprend à crier "Datura !" dans sa tête, en même temps que les personnages...! J'ai aimé la fin aussi, on s'y attend, mais elle ne déçoit pas. J'ai aimé l'alternence des récits, entre celui de Kiku et celui de Hashi, avec une odeur de corne brulée qui nous fait passer de l'un à l'autre...

Le livre est dense, puisqu'en 500 pages, l'auteur raconte une vingtaine d'années de la vie de deux personnages peu communs. J'ai mis du temps à me lancer dans cette lecture, puisque j'ai acheté ce livre il y a bien un an et je ne regrette pas d'avoir attendu, pour mieux le savourer.

Cela dit, j'en ai encore un d'avance de cet auteur, mais je vais faire une pause pour le moment.

Comme une coïncidence, j'ai vu ce week-end, à Bordeaux, ce qu'était le datura :

(marie)

Comments

[gumbau]

Attention la Datura assez comune chez nous (mediterrannée) est une plante medicinale utilisée genralement pour la fabrication de sommiferes ;il ne faut surtout pas en faire la publicite, ni surtout l'ingerer car tres puissante ,ça peut tuer un cheval .

[Marie]

Tiens, dans le livre, il est dit que le datura est erradiqué de la surface de la Terre et qu'il n'en reste que de mystérieuses réserves gazeuses sous-marine ! Il est aussi dit que le datura donne
une force sur-humaine et une envie de détruire, on est loin de l'effet somnifère...

Mais ce n'est qu'une fiction :)

[Thaïs]

Ce sont des plantes ou des bêtes ?
sinon je viendrais me fournir ici pour avoir des idées de romans asiatiques :-)

[Marie]

Le datura est une plante ! Et sur la photo, ce sont les fruits !
A bientôt alors ! :)

[alain]

J'ai lu ce livre il y a longtemps mais j'avais été aussi impressionné par la violence qui s'en dégageait..

[Marie]

Violences physiques et morales... Je crois que seul Kyoko fait exception à la règle chez cet auteur ... et encore !

[Audrey]

Cela fait beaucoup de lectures japonaises tout ça ! Tu n'as pas envie de te mettre aux auteurs chinois (si ce n'est pas déjà le cas) ?

[Marie]

Oui, je me rends compte que j'alterne auteurs français et japonais cet été, avec quelques scandinaves par-ci par-là !
J'ai déjà lu plusieurs livres d'auteurs chinois, comme la trilogie de Lao She (Quatre générations sous un même toit, une perle !), qui est un auteur du XIXème siècle. Quant aux auteurs
contemporains, j'ai été déçue par Mian Mian, Weihui ; mais enchantée par Shan Sa et surtout Risa Wataya !

Cela dit, je trouve que l'offre en romans contemporains chinois est plus faible qu'en romans contemporains japonais. Ceci explique aussi cela...

[Bill]

Je l'ai lu il y a très très longtemps...
Ce devait être un des premiers auteurs japonais que je lisais et ce livre m'a également beaucoup marquée !
D'ailleurs, depuis, je comprends mal que lesde daturas soient en vente libre dans les jardineries :)

[Marie]

Jamais eu envie de planter du datura ? ;)