Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Où bat le cœur du monde de Philippe Hayat

1 Septembre 2019 , Rédigé par Bill Publié dans #Romans français

Un roman choral qui commence en 2015, dans la loge d’une salle de spectacle parisienne, où Dinah, sa compagne, aide Darry, clarinettiste, à se préparer pour son concert d’adieu.

On les retrouve à New York en 1946, où Dinah nous raconte leur rencontre dans un lieu improbable, avant que le chapitre suivant fasse un nouveau bond dans le passé pour nous ramener à Tunis en 1935, au moment où la vie de Darius a basculé lorsque son père, libraire juif, amoureux de la France, s’est fait agresser et tuer dans une émeute entre communautés arabes et juives.

Darius s’en sort. Mais le choc l’a privé de la parole. A force de rééducation, il réapprend à marcher, restera boiteux, apprendra la langue des signes. Accompagnant un soir sa mère, ouvreuse de théâtre, pour remplacer l’employée du vestiaire, il découvrira la musique, tombera sous le charme et oubliera manteaux, képis et étoles. De ce jour-là, Darius n’aura de cesse que d’écouter de la musique, de jouer. Plus de problèmes d’apprentissage, la musique est innée pour lui. Assis sur son coussin, la clarinette entre ses lèvres, il se fera comprendre bien mieux qu’avec des mots.

Darius, à 18 ans, sans rien dire à Stella, s’engage dans l’armée américaine, malgré son infirmité, et part avec eux libérer l’Europe, avant de poursuivre son voyage jusqu’à New York où malgré quelques premières déconvenues, il deviendra l’un des plus grands et accompagnera les plus grands. 

Après un début de ce qui semble être un roman d’apprentissage dans la Tunisie des années 30 avec de belles descriptions de Tunis la Belle et ses différentes communautés, « Où bat le cœur du monde » devient un roman sur la musique, avec des descriptions lyriques sur la composition musicale, sur la façon dont la musique transcende les différences et unit les hommes et les femmes. Puis, la narration vire à la description biographique de grands jazzmen et à la condition des Noirs dans le sud des Etats Unis dans les années 50. Un changement radical dans le déroulé de ce roman, où la présence de Darius Zacken apparaît anecdotique en regard de ceux qu’il accompagne.

Au point que je me suis demandée si les données biographiques sur ces grands jazzmen, Duke Ellington, Charlie Parker entre autres, ainsi que la grande Billie Holiday, n’étaient pas là pour aider l’auteur en quête d’inspiration pour finir son livre ! Les quelques dizaines de pages de fin sur les conditions des noirs dans le sud ne m’ont pas paru apporter grand-chose au récit sur la vie de Darius Zaken, qui était un jazzman blanc.

Bref, un roman dont j’ai vivement apprécié la première moitié, mais dont la suite m’a déçue puis agacée.

Cela avait tellement bien commencé !

Merci à la Fondation Orange , via Lecteurs.com, de me l'avoir fait parvenir dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article