Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemec
A Montgomery, capitale de l'Alabama, des fillettes disparaissent à l'été 1963. La police traite mollement ces affaires - forcément, ce sont des fillettes noires !
Bud Larkin, ex-flic devenu détective privé, accepte d'enquêter pour le compte du père d'une de s premières victimes.
Assisté par Adela, la femme de ménage que ses amis viennent de lui imposer, il arrivera à démêler les fils tordus de cette affaire en démasquant un serial killer !
Un roman très bien construit qui donne à voir la vie dans les familles noires mais aussi chez ceux qu'elles servent à une époque où la ségrégation venait tout juste de devenir illégale.
Portait acide des blanches oisives qui passent leur temps à changer de tenue, portrait tendre d'Adela et de sa volonté de sortir de sa condition, sans y croire puis en le voulant.
Un roman bien écrit, au suspense bien mené, précis, concis, sans remplissage inutile !
Bref un duo d'auteurs que je découvre et dont je vais m'empresser de rechercher les autres productions.
Le doudou fondant d'Alexandre CAMMAS & Lamia ZIADI
Les parents du narrateur, savonniers à Marseille, lui rapportent un jour un nouveau doudou tout vert, une poupée en savon, qui devient aussitôt son jouet favori !
Sauf que c'est un objet fragile, enfin qui craint l'eau plus que tout !
Donc, gare aux verres renversés, aux mains humides d'après le bain et aux larmes qui font fondre ce bel objet !
Le petit garçon cherche des solutions pour le protéger, mais en vain ...
Jusqu'au jour où il a une idée qui va lui permettre de le faire renaître à volonté !
Un récit qui commence bien mais dont la fin m'a parue bâclée ...
Je vais garder précieusement cet album jusqu'à ce que Mademoiselle ait l'âge de le comprendre ...
Je remercie Babelio et les Editions Robert Laffont qui m'ont fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de l'opération Msse Craitique de novembre 2022
Le dernier secret du Vatican de Steve Berry
Cela fait très longtemps que je n'avais pas lu de roman de Ste ve Berry, une bonne dizaine d'années si j'en crois mon blog !
J'en avais gardé un souvenir de thriller au rythme assez vif , avec mise à disposition de tout outil, véhicule ou personnel permettant d'assurer le bon déroulement de missions secrètes donnant le beau rôle à des ressortissants américains.
Cet opus de marre à quelques jours du début du conclave devant designer un nouveau pape.
Un prétendant au trône cherche à remettre la main sur des documents top secrets qui pourraient remettre en cause les fondements de l'église catholique
Dans le même temps, les services secrets britanniques cherchent à empêcher la divulgation de lettres de Churchill à Mussolini évoquant le sort de l'île de Malte.
Et pour pimenter le tout, une branche armée et secrète des chevaliers de Malte cherche à conserver l'ensemble de ces documents.
Cotton Malone, désormais retraité de la Division Magellan, s'est reconverti dans le négoce de livres anciens mais ne rechigne pas à assurer des missions de terrain si elles sont bien rémunérées. Il assiste les anglais pour retrouver les courriers de Churchill ….
Des courses poursuites, des maltais pas très fiables, des hélicoptères, des jets privés, de nombreuses bagarres où l'hémoglobine coule à flots, quelques références historiques, beaucoup de délayage …et de nombreuses invraisemblances.
Bref, je me suis ennuyée, je n'ai pas réussi à adhérer au récit où j'ai eu l'impression que l'auteur avait tenté d'assembler les pièces d'un puzzle d'en récits distincts.
Dommage !
Cette lecture me permet de remplir l'objectif de cette semaine d'un de mes challenges de lecture (livre d'un auteur américain, si possible de plus de 400 pages
La garçonne de Victor Margueritte
La première fois où j'ai vu ce livre, c'était dans les années soixante, dans la bibliothèque de ma grand mère, qui m'avait interdit d'y toucher.
C'est seulement cette anne que j'ai osé braver l'interdit et m'y plonger pour valider l'item de mon défi de lectures qui me demandait de lire un livre publié en 1922 !
Et quel roman !
Victor Margueritte nous y raconte la vie de Monique Lerbier, fiancée à 19 ans à l'industriel Lucien Vigneret, 35 ans, en passe de devenir l'associé de son père qui a grandement besoin d'argent frais pour faire fructifier son entreprise.
Mais deux semaines avant le mariage, Monique surprend son fiancé avec une inconnue, sa maîtresse , qui porte le même vison qu'elle.
Elle s'enfuit de la salle de spectacle, rencontre un inconnu, et au grand dam de son entourage, décide de rompre ses fiançailles et de vivre seule.
Le récent décès de sa tante, qui l'a pratiquement élevée, à Hyères, loin de Paris et de l'agitation mondaine de sa mère et industrielle de son père, lui fournit un petit héritage quinfinance sa nouvelle vie.
Elle ouvre une boutique de décoration intérieure,et grâce à l'entregent d'un de ses anciens amis, qui brave l'ostracisme dont elle est frappée, obtient des contrats de décors de théâtre qui la font connaître.
Son entreprise prospère, elle fréquente les amis intellectuels de sa tante mais aussi les plaisirs plus secrets dans sa garçonnière de Pigalle où elle goûte les pipes d'opium et ses amantes qui l'y retrouvent.
Se voulant libre comme un homme, elle conduit son automobile, gagné beaucoup d'argent, le dépensé effrontément …mais les hommes sont-ils prêts à vivre avec des femmes qui font tout aussi bien voire mieux qu'eux ?
Pas plus il y a cent ans qu'aujourd'hui …
Lors d'une conversation entre intellectuels, Victor Margueritte évoque le vote des femmes ce qui fait rire la majorité des présents … il faudra encore attendre 24 ans !
Mais combien de temps encore pour l'égalité des salaires, l'accès à toutes les fonctions et les sanctions réelles contre les actes de violence …
Ce roman fit scandale à sa sortie, il coûta sa légion d'honneur à Victor Margueritte et le premier film qui en fut tiré fut interdit en 1923.
Quelques passages sont datés mais ce roman est toujours d'actualité et mérite largement qu'on s'y plonge.
Une belle découverte !
De la même veine d'Agathe Portail
Où j'ai retrouvé les protagonistes des romans précédents d'Agathe Portail, le major Damberailh et son équipe de gendarmes ainsi que sa tante Daphné.
Cette fois l'auteur nous emmène dans le milieu de la tonnellerie, celle de la famille Opras qui réunit Philippe, le patron depuis le décès du père l'année précédente, sa sœur Myriam, cantatrice ayant perdu sa voix dans un accident, et Pol, dentiste, leur frère de cœur.
Pol va bientôt épouser Aline, son assistante, et ils ont le projet de s'installer au Canada.
Quand le mari de Myriam vient à la gendarmerie déclarer la disparition de son épouse, la brigade est déjà en charge de l'enquête sur l'accident mortel d'une jeune fille partiellement dévorée par l'un Deschiens du chenil qu'elle cogérait.
Accident ? Meurtre ?
L'enquête mettra au jour des relations entre les deux évènements, dévoilera des secrets de famille, bifurquera sur de fausses pistes, avant que l'intuition sans faille de la tante Daphné la réoriente et, dans unfinal digne d'Agatha Christie, permette d'identifier le coupable.
Un roman plus étoffé que les précédents, où les personnages secondaires ont gagné de l'ampleur, où les blessures d'adolescence du major remontent enfin à la surface et où la tante Daphné confirme son goût pour la liberté.
Bref, je suis emballée et j'attends avec impatience la publication du prochain tome de cette série.
Les caractères de Lison Daniel
J'ai récemment découvert Lison Daniel avec ses chroniques dans le 7-9:30 de France Inter où elle délivre des chroniques amusantes prenant l'accent et la voix des personnages qu'elle incarne.
J'ai retrouvé cet humour dans ce recueil des chroniques des confinés qu'elle proposait auparavant sur son Instagram
On y trouve, pèle mêle,
la grande bourgeoise parisienne enfuie sur la côte d'émeraude, qui ne supporte plus l'omniprésence de son mari et qui, quelques mois plus tard, reproduits ses mêmes énervements dans le Lubéron
La Cagole Marseillaise qui nen peux plus de l'invasion des parisiens et qui leur fait des crasses
Le caviste puriste qui promeut les vins naturels et fait fuit les clients qui ne veulent que des valeur sûres pour épater la belle famille
L'esthéticienne qui commente la pilosité de ses clientes en manipulant prestement les bandes de cire
Bref une vrai plongée dans la faune actuelle qui n'a rien a envier à celle du xviième siècle si bien croquée par La Bruyère dans sont ouvrage éponyme.
Une belle découverte !
Je remercie Netgalley et les éditions Grasset qui m'ont adressé cet ouvrage
#Les caractères #NetGalleyFrance
Les idéalistes de Kristopher JANSMA
Professeur d'histoire dans une université publique, le narrateur tout juste viré, rejoint l'équipe de campagne d'une jeune femme, Peggy Ruiz,mariée à un joueur de baseball, et candidate a la chambre des Représentants.
Il y retrouve Waldo Woodson, responsable de la rédaction des discours de la candidate.
Waldo excelle dans sa fonction. Il n'a pas son pareil pour absorber les anecdotes racontées par le public des meetings, des groupes de parole dans lesquels il s'incruste. Il s'approprie ces tranches de vie, les digère les incorpore dans les discours, les attribuant à Peggy Ruiz.
Le narrateur est sous le charme, entraîné par le charisme de Waldo au point de délaisser sa jeune épouse et ses propres difficultés émotives suite au suicide de son père …
Mais la flamboyante de Waldo pourra-t-elle durer ?
Dans la dernière partie du roman, 7 ans plus tard, on retrouve le narrateur, devenu écrivain, apaisé et portant un regard lucide sur cette anne mouvementée.
Il rencontre les différents protagonistes de l'époque pour rédiger le roman qu'on vient de lire.
Un roman au rythme tour à tour lent et rapide qui donne à voir les dessous d'une campagne électorale, la dévotion des militants et les failles des candidats.
Un roman qui fait de nombreuses références aux discours qui ont marqué l'histoire américaine (et qui rend hommage aux véritables auteurs de ces discours) de ceux de Roosevelt à Obama, en passant par Reagan et Kennedy.
Un roman un peu trop lent à mon goût, mais attachant et qui mérite le détour
Je remercie Netgalley et les éditions du Cherche-Midi qui m'ont adressé cet ouvrage
#LesIdealistes #NetGalleyFrance
Dans tout le bleu de Laura Ulonati
Ariane, responsable du Musée archéologique de Nice, œuvre à mettre en valeur ses collections antiques méconnues.
Ses parents ont émigré d'Italie dans les années soixante et se sont installés dans des bidonvilles puis dans des immeubles construits à la va vite à la périphérie de la ville. Son père est mort dans un accident de chantier et sa mère vit seule graduellement grignotée par la maladie d'Alzheimer qui lui ronge la mémoire mais fait remonter à la surface les souvenirs de sa vie en Italie qu'elle n'a jamais voulu évoquer auparavant.
A l'opposé des mammas italiennes, la mère d'Ariane n'a aucune fibre maternelle ; elle a scrupuleusement nettoyé les maisons de ses patronnes, leur accordant même des faveurs supplémentaires,selon les médisances.
Ariane, qui lui a sacrifié sa carrière et sa propre vie, l'accompagne dans sa decrépitude et découvre ainsi les souvenirs enfouis,l'enfance italienne heureuse jusqu'à l'accident qui a brisé sa vie, son mariage sans amour ni désir, sa vie imposée en France.
Un roman sensible et doux, sur l'amour filial, l'exil, la maladie, la solitude.
Encore une fois, mes challenges de lecture (ABC, ici), mont permis de redécouvrir un auteur !
Vivre vite de Brigitte Giraud
Claude, le mari de Brigitte Giraud est décédé dans un accident de moto le 22 juin 1999.
Vingt ans plus tard, elle analyse la Chine des évènements qui y ont conduit , ou, comme on disait dans mon ancien job, elle a entrepris de dessiner l'arbre des causes de cet événement.
Elle a construit cet ouvrage en récapitulant les "Si" : Si on n'avait pas eu les clés de la maison avant la signature de l'acte notarié, si le frère de Brigitte n'avait pas entreposé sa moto dans le garage de cette nouvelle maison, si cette moto n'avait pas été autorisée sur les routes françaises, comme au Japon, où elle est réservée aux circuits, si ...
Cet ouvrage est il un roman ?
Pas selon mes critères. Ce n'est pas une véritable œuvre de fiction, il n'y a pas de recréation du réel, juste une reconstruction factuelle des décisions,des actions qui ont conduit à ce malheureux accident.
C'est une sorte d'autofiction, mais sans la méditation nombriliste souvent associée à ce genre.
Une thérapie, sûrement mais quelle universalité associée ?
Je ne connais pas Lyon, ville seulement traversée il y a bien longtemps sur la route du retour de vacances, et où j'ai passé quelques journées studieuses, en formation ou mission d'audit. Je n'ai donc pas été sensible à la description des lieux décrits dans cet ouvrage.
Bref, je n'ai pas accroché à cette lecture, que j'ai trouvé bien longue malgré ses (seulement) 208 pages !
La femme du deuxième étage de Jurica Pavicic
Au printemps dernier, j'avais beaucoup apprécié la lecture de L'eau rouge, du croate Jurica Pavicic.
Quand j'ai vu qu'Agullo publiait un autre de ses romans pour cette rentrée littéraire, je n'ai pas hésité une minute, et m'y suis rapidement plongée.
On y suit Bruna, jeune femme tombée follement amoureuse de Frane, un futur marin , très attaché à sa mère avec qui il partage la maison que son père a construite avant de mourir subitement.
La mère de Frane occupe le rez-de-chaussée et passe ses journées à briquer et à cuisiner des plats gras et roboratifs pour que Frane ne manque de rien.
Les jeunes gens se marient, Frane part en mer et Bruna cohabite avec cette belle mère intrusive et omniprésente ...
La tension se distille entre les chapitres où on voit Bruna étouffer de jour en jour, et son quotidien à la prison où elle purge sa peine.
Un roman sans fioritures, sans effets spectaculaires , juste la vie ordinaire qui parfois tourne mal ...
Un auteur dont il me tarde de découvrir les prochains opus !
