La découverte de l'aube de Walter VELTRONI
Walter Veltroni, était maire de Rome puis candidat à la Présidence du Conseil des ministres italien en 2008, lorsque Marie étudiait à Rome dans le cadre d'échange Erasmus.
En octobre 2008, dans le cadre de cette campagne électorale, nous avions participé à la grande manifestation unitaire des partis de gauche contre Sllvio Berlusconi ...
Alors, quand j'ai vu son roman "La découverte de l'aube' sur les rayonnages de la bibliothèque Italie, je l'ai emprunté.
Ce court roman ramène le narrateur au moment de sa pré-adolescence où son père a disparu. En revenant dans la maison où il a grandi, un antique téléphone lui permet de renouer le contact avec son moi enfant et de décoder / faire remonter à sa mémoire les circonstances du départ de son père et d'en découvrir les ressorts.
Cette recherche de son passé lui permet d'échapper à son présent de père d'un jeune adulte et d'une pré-ado trisomique dont la naissance a cassé l'harmonie familiale.
Un roman inégal où les deux pans de la narration semblent cohabiter sans aucune liaison
Mais un roman attachant où cette quête des motifs du départ du père éclairent les réticences du narrateur à reproduire ce schéma familial.
Cela faisait un moment que je n'ai pas lu de roma, italien, celui-ci m'en a redonné envie
Anatomie d'un scandale de Sarah Vaughan
La première fois que j'ai entendu parler de ce livre, c'était par de grandes affiches qui ornaient les librairies d'aéroports l'année dernière. Puis les encarts publicitaires dans les pages "livres" de mes journaux et finalement les panneaux sur les bus ou abribus ..
Bref la grosse artillerie était de sortie, et le livre devait en valoir la peine car les affiches sont restées plusieurs semaines ...
Bref, lorsque je l'ai trouvé sur les étagères numériques d'une médiathèque, je l'ai emprunté et je n'ai pas été déçue.
Le rythme est prenant malgré les aller-retour entre les années 90 et aujourd'hui, entre les années oxfordiennes des protagonistes et leur situation actuelle.
Publié en pleine campagne Me-too, ce roman surfait sur la vague du consentement mais en remontant aux racines du mal, en élargissant le scope du récit en laissant l'épouse évoluer et réfléchir à sa propre situation, Sarah Vaughan lui a donné une amplitude que je ne soupçonnait pas au début de ma lecture.
Un roman intéressant, véritable page-turner que j'ai eu du mal à poser.
Une auteur que je découvre et dont je vais rechercher les autres productions
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon de Jean Paul Dubois
Je suis une inconditionnelle de Jean PAul Dubois ; tant de ses chroniques (L'Amérique m'inquiète) que de ses romans, avec une prédilection pour Une vie française.
Je n'ai pas été déçue par son dernier ouvrage.
Paul Hansen est emprisonné à Montréal, pour un délit qu'on ne découvrira qu'a la fin du déroulé de l'histoire de sa vie.
Tout au long de ce roman, Paul se raconte, entrecoupant ses souvenirs d'instants de cette vie carcérale partagée avec Horton, grand amateur de Harley incarcéré pour meurtre!
Paul Hansen est né à Toulouse d'une mère héritière d'une salle de cinéma et d'un père pasteur et danois.
Paul semble avoir été spectateur de sa vie, balloté entre les différences finalement irréconciliables de ses parents, sa mère soixante-huitarde contrastant avec le rigorisme danois de son pasteur de père finalement auto-exilé au fin fond du Canada.
C'est d'ailleurs au Canada que Paul se posera, et trouvera son havre, devenant homme à tout faire d'un immeuble et dévouant 20 ans de sa vie au confort des locataires vieillissants
Un roman tout en douceur, où le cours des choses coule lentement et se répète au fil des saisons jusqu'à ce qu'une anicroche, un accident rompe cet écoulement fluide dans un accroc dévastateur.
Comme souvent chez Jean Paul Dubois, les personnages sont des êtres égarés dans un monde qui les dépasse. Quelques uns sortent du lot, souvent des femmes comme ici la mère cinéphile puis l'épouse algonquine de Paul Hansen.
Un roman somme toute attachant et qui laisse un souvenir persistant ...
Vivre ensemble d'Emilie FRECHE
Le soir du 13 novembre 2015, Pierre et Deborah se promenaient en amoureux aux abords du Bataclan quand les premiers coups de feu ont déchiré cette douce nuit parisienne.
Quelques jours plus tard, Deborah a trouvé, sans vraiment le chercher, l'appartement idéal pour qu'ils y emménagent avec leurs fils respectifs dont ils ont la garde alternée.
Si tout se passe bien avec Léo, le fils de Deborah, Salomon est un enfant à la sensibilité exacerbée, à qui rien ne convient et surtout pas le fait de partager son père !
Par ailleurs, autant Deborah et Driss ont des relations apaisées autour de leur fils, autant MdS (alias Mère de Salomon) et Pierre se font la guerre au travers de textos incendiaires bombardés sur Pierre qui les ignore !
Pour pimenter le tout, Pierre part souvent à Calais apporter une aide juridique aux migrants de la "Jungle" ...
Dans ce contexte tant familial que professionnel, la notion du Vivre ensemble trouve toutes ses acceptions et montre toutes les difficultés de mise en oeuvre ... jusqu'à l'irréparable de la dernière page !
Un roman qui "sent le vécu", comme le démontra la polémique qui entoura sa sortie et qui est rappelée par le texte d'avertissement en tête de l'ouvrage.
Un roman qui montre que rien n'est simple dans une séparation, rien n'est facile dans la recomposition et que sans ouverture, rien ne se déroulera paisiblement
Un roman sur la vie d'aujourd'hui, sur les cicatrices, sur la vie qui reprend, et hoquette
Une auteur que je découvre ici mais dont je vais rechercher les autres opus
Demain est une autre nuit de Yann Queffelec
Je n'avais pas lu de roman de Yann Queffelec depuis une bonne quinzaine d'années,et je me souvenais les avoir bien aimés, alors, quand La Fondation Orange, via Lecteurs.com, m'a proposé d'en recevoir un dans le cadre du Cercle Livresque, j'ai sauté sur l'occasion.
Bien mal m'en a pris !
Il y avait très longtemps que j'avais pris aussi peu de plaisir à la lecture d'un roman et à me demander si je n'allais pas l'abandonner en route ...
Mais je m'étais engagée, j'ai persisté ... et rien n'est cependant venu démentir cette première impression !
Appelé au chevet de son frère hospitalisé par un texto inquiétant, le narrateur - l'auteur - le rejoint chambre 49 d'un hôpital parisien. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans suite à une dispute / divergence de vues ...
Pendant cette longue nuit, ils vont évoquer leurs enfances, le passé familial, les relations à leurs parents.
Bien évidemment, ils n'ont pas vécu la même chose et le regard qu'ils portent sur les événements majeurs de leurs années d'enfance et d'adolescence sont extrêmement divergentes ...
Mais la narration sous forme de dialogue, m'est devenue rapidement assez insupportable : un discours geignard, une double auto-analyse qui s'éternise et qui dure 192 pages c'est long, bien trop long !
Par ailleurs, je n'ai pas compris l'intérêt de ce livre ; du linge sale familial lavé en place publique ... sans le buzz des Moix !
Dommage !
Point de lendemain de Vivant Denon
Vivant Denon, n'a pas seulement donné son nom à une aile du Louvre, ce Musée dont Bonaparte le fit Directeur général
Vivant Denon était graveur, dessinateur, écrivain-voyageur, diplomate ... mais n'a commis qu'un seul roman : Point de lendemain.
Un roman fort coquin où le héros s'amourache d'une belle dame qui joue de ses attraits et fait cocu non seulement son mari mais aussi son amant en offrant ses charmes à notre troisième larron ...
Lequel profite, mais ne sais pas trop où la belle le mène ... au point où ile ne trouve même pas de morale à cette aventure d'une folle nuit !
Charmant roman libertin tel que le XVIIème siècle savait bien les trousser ...
Un petit bijou d'une trentaine de pages dont je me suis régalée !
L'impératrice Joséphine, plus qu'une reine de Stéphanie Lepers
Ce charmant petit album Jeunesse reçu dans le cadre de la dernière opération Masse critique de Babelio, retrace la vie de la jeune Marie-Joseph Rose de Tascher de la Pagerie qui devint 'plus que reine' en tant qu'épouse de l'empereur Napoléon Ier.
Petite fille grandie aux Antilles, elle en garda toute sa vie l'accent chantant.
Arrivée seule à PAris à 16 ans pour épouser Alexandre de Beauharnais, initialement fiancé à sa sœur Catherine-Désirée qui vient de décéder, elle traversera les embûches de la Terreur (emprisonnée 108 jours, mais Alexandre sera décapitée), survivra grâce à ses charmes jusqu'à rencontrer le petit beau Corse ténébreux qui en tombera fou amoureux !
Une vie bien remplie d'aventures, de voyages (elle suivra son général de mari en Italie), de découvertes botaniques (la serre de la Malmaison acclimatera les premiers mimosas français), et une mère et une grand-mère exemplaires.
Bref une grande dame, qui mérite largement d'être connue des plus jeunes !
Un album à metttre dans toutes les mains :)
Macbeth de Jo Nesbo
Dans une grande ville aux élites corrompues, cité industrielle en déclin, où les usines ferment les unes après les autres après avoir tué ou empoisonné une partie des habitants, Hecate, roi de la drogue règne en maître, armé de ses légions de motards nordiques.
Le nouveau préfet de police entend rétablir l'ordre, aidé de Macbeth le commandant de la Garde, l'unité d'élite de la police.
Lady, maîtresse de Macbeth et patronne de l'Inverness, le casino chic de cette ville, aimerait que son homme soit le maître de la ville.
Dans ce pavé sombre, très très sombre, Jo Nesbo nous offre une réécriture du chef-d'œuvre de Shakespeare, où trahisons, alliances calamiteuses et meurtres de sang-froid se succèdent tout au long des 618 pages de ce pavé ..
Un roman âpre, désespéré, très noir.
Un roman cependant passionnant que j'ai mis tu temps à lire mais qu'il m'était impossible de laisser.
Un roman accrocheur, une écriture précise et fouillée où reviennent par vagues, des citations telles quelles ou réécrites de l'original shakespearien ...
Une autre facette du talent de Jo Nesbo, qui me surprend à écrire presque comme James Ellroy !
... mais il me tarde de retrouver Harry Hole !
L'homme de l'année 09 par Jean Pierre Pécau et Fafner
Arminius, fils du chef de la tribu germanique des Chérusques, a été envoyé comme otage à Rome.
Il y a été éduqué et est devenu officier dans la Légion romaine.
Mais sous les ordres de Varus, le chef cupide qui prend plus que les territoires occupés ne peuvent donner et qui tue quand il n'obtient pas satisfaction, Arminius va se rebeller, reprendre la tête des Cherusques et lutter contre Rome ...
Et Rome ne pourra jamais soumettre cette région de Germanie, ni sous Auguste ni sous aucun de ses sucesseurs.
Un album que j'ai trouvé bien moins intéressant que -44, par lequel j'ai entamé la lecture de cette série de L'homme de l'année.
Beaucoup trop de scènes de batailles à mon goût, des personnages qui se ressemblent trop ...
Et surtout une prééminence du dessin sur le texte ... alors que je préfère l'inverse !
Dommage.
Des hommes en noir de Santiago Gamboa
Dans un tout petit village de Colombie, un enfant perché dans un arbre a assisté à l'attaque d'une voiture par des assaillants armés jusqu'aux dents, laissant trois gardes. Quelques instants plus tard, un hélicoptère apparaît où s'engouffre un homme en noir et deux femmes sortant de la voiture attaquée dont le blindage a été efficace. Le lendemain, plus aucune trace ne subsiste. Les morts ont été évacués, les douilles récupérées, la route nettoyée.
Mais le récit du gamin intrigue un procureur de Bogotà qui dépêche des enquêteurs et contacte Julieta, une journaliste d'investigation.
S'ensuit une enquête des plus fouillées, où on suit parallèlement le travail des policiers et celui de Julieta assistée de Johana, une ancienne guerillera des FARC, dont le passé sera précieux pour résoudre un des mystères de ce roman.
Très touffu, aux nombreuses pristes qui partent dans tous les sens, où le passé est encore bien présent, où la violence est partout présente.
Un roman qui nous entraîne dans cette Amérique du sud et centrale que je connais bien mal, de la Colombie à la Guyane française.
Un roman qui illustre la montée des églises évangéliques qui supplantent peu à peu les catholiques dans cette partie du monde (tout comme dans certaines de nos banlieues si j'en crois Marie-Hélène Bacqué)
Je remercie les éditions Metailié et Babelio pour ce roman reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique deoctobre 2019
