bd & romans graphiques
Le cahier bleu d'André Juillard
Une jeune femme dénudée s'essuie d'une serviette au sortir de sa douche quand le métro aérien, en panne, s'immobilise devant ses fenêtres.
Elle pense qu'il faudra qu'elle achète des rideaux.
Armand et Victor, deux amis, voyageant séparément, tombent tous les deux sous le charme de la jeune fille.
Ils déploieront des stratégies différentes pour la séduire : Armand se précipite aussitôt chez elle, quand Victor la suit discrètement, assiste avec elle à un concert au Chatelet avant de la retrouver pour une expo photo au Musée d'Art Moderne ...
Louise, car elle s'appelle Louise, les rencontre tour à tour, puis quitte Armand pour Victor ...
Mais Victor a consigné ce récit de cette relation dans un cahier bleu, cahier que trouve Armand, qui dépose le cahier chez Louise, qui ....
Je ne dirai rien de la dernière partie de cet album dont le dessin clair et précis rend hommage aux arrondissements parisiens traversés par la ligne 6 et le bus 67.
Un album qui a reçu en 1995 le Fauve d'Or d'Angoulême, récompense amplement méritée.
Un excellent album, déjà lu à sa sortie mais que j'ai retrouvé avec un grand plaisir ...
Reste maintenant à voir si ma médiathèque possède d'autres ouvrages de cet auteur :)
Le voyage d'Abel de Sivan et Duhamel
Dans un petit village, Abel vit seul dans sa ferme où subsistent deux vaches, un troupeau de chèvres et un vieux chien toujours dans ses pattes.
La passion d'Abel : les voyages. Cette année, c'est l'Ethiopie qui le tente ...
Il est gentil, Abel, il aime bien discuter avec la boulangère d'origine vietnamienne qui partage des anecdotes de son enfance.
Il est bourru, Abel, et ses amis aussi qui ne perdent jamais une occasion pour se moquer de ses voyages, quand ils boivent un coup au café.
Il perd un peu la boule aussi, Abel, surtout quand il voit la belle et jolie épicière ambulante, qui ressemble tant à sa maman, le grand amour qu'Abel trop timide n'a jamais su avouer ...
Un album tendre, sur les rêves, sur la vie coincée dans son village quand il fallait poursuivre l'activité à la ferme en oubliant ses envies, et sans jamais gagner assez pour pouvoir les satisfaire.
Un bel album, empli de tendresse et de nostalgie, bien servi par des dessins qui rendent la rudesse de la vie dans ses causses ventés et enneigés, les peaux tannées et la douceur des femmes.
Une belle découverte dans les bacs de la médiathèque !
Papa, maman, Boule … et moi et nous ! de Jean Roba
Un tour dans les Billy m'a fait replonger dans le stock des BDd'où j'ai sorti cet album publié en 1981.
On y retrouve Boule, ses parents, son chien Bill et sa tortue Caroline pour une avalanche de gags tous plus hilarants les uns que les autres.
Des planches où les animaux se comprennent entre eux, où l'amitié profonde entre Bill et Caroline fait chaud au cœur.
Des récits bon enfant où la logique est imparable, où Bill mène une quête sans fin pour obtenir un os ... allant même jusqu'à vouloir assister à des cours de sciences naturelles avec Boule, voire à piller la vitrine d'un antiquaire qui expose une flute sud-américaine creusée dans un os antique !
Bref, 54 pages de gags, d'amitié et de tendresse ...
D'autres albums m'attendent dans mes Billy !
Je ne vais pas tarder à m'y plonger !
Claude Gueux de Séverine Lambour & Benoît Springer (et Victor Hugo)
Pendant l'hiver 1831, Claude Gueux, ouvrier menuisier à PAris n'a plus assez de commandes et, pour nourrir sa femme et son enfant, vole un jour un pain à l'étalage d'un boulanger.
Pour ce vol de 1francs 50, il sera emprisonné.
Force de la nature, il dépérit en prisons, faute de rations suffisantes. Il se prend d'amitié avec un autre prisonnier, Albin, qui bien plus fluet, lui cède suffisamment de sa ration de pain. Ainsi Claude survit ...
Jusqu'à ce que le directeur sépare les deux hommes.
Sans raison.
Juste parce qu'il en avait le pouvoir ...
Un roman graphique aux tons sombres qui met superbement en images le texte où Victor Hugo s'éleva contre la peine de mort, contre une justice qui brise les faibles, contre une société qui ne permet pas de manger à sa faim.
Une belle découverte !
Canyon Apache (Lucky Luke 6) de Morris
Après la relecture des albums de Tintin, d'Astérix et de Gaston Lagaffe, ces dernières années, je retrouve cette année, d'autres héros, dont cette fois nous ne possédons pas les œuvres complètes ...
Dans celui-ci, on retrouve Lucky Luke accompagnant un régiment de soldats irlandais qui choisit systématiquement de traverser une faille entre deux mesas, où, systématiquement ils sont la cible de rochers envoyés du sommet par une bande d'apaches.
Impossibles à capturer car, si près du Rio Grande, ces Apaches passent leur temps à passer du Mexique aux Etats Unis ...
D'expéditions punitives en contre expédition punitive, les escarmouches ne semblent jamais devoir cessser jusqu'à ce que Lucky Luke, émissaire du Bureau des Affaires Indiennes réconcilie enfin les deux clans opposés.
Un album aux pointes d'humour bien placées, notamment dans le nom des Apaches, mais je préfère de loin les nouveaux scénario à celui-ci un peu trop enfantin à mon goût.
Paul à Montréal de Michel Rabagliati
Lors de ma dernière visite à la médiathèque (enfin rouverte après 5 mois de travaux) j'ai emprunté cette BD, ayant apprécié Paul à Québec en fin d'année dernière.
Là, ce ne sont pas d'autres aventures de Paul que nous conte Michel Rabagliati, mais l'histoire de Montréal, du petit village d'indiens de 1642 à 2017 où la Ville a décidé de confier des espaces publics à l'accrochage de dessins de ses artistes. On ne retrouve Paul que sur des dessins en plaine page, fil rouge de sa narration de l'histoire de Montréal.
Pour célébrer les 375 ans de la fondation de la Ville, Michel Rabagliati a illustré certains faits mémorables : la création de Ville-Marie en 1642, la naissance du premier enfant, Barbe Meusnier, en 1648, la création du beurre d'arachide par le pharmacien Marcellus Gilmore Edson en 1884, l'hiver le plus froid avec - 34° en 1957.
Peu d'images, peu de texte ... je reste un peu sur ma faim !
Le Detection Club de Jean Harambat
Dans les années 30, en Angleterre, le Detection Club réunit, sans distinction de genre, les plus grands auteurs de romans policiers, ou, a minima, romans à énigmes tels que Agatha Christie, G.K. y, Dorothy Sayers, qui s'engagent à respecter dans leurs ouvrages les commandements du code de déontologie dit Décalogue de Knox.
Les éminents membres de ce club sont invités par le richissime Roderick Ghyll, qui leur présente son robot capable d'élucider en quelques instants les crimes ou énigmes dont on ne lui aura donné qu'une brève description !
Mais à peine la première soirée écoulée, que Roderick Ghyll est assassiné !
Dans une ambiance qui évoque celle des 'Dix petits nègres', tout autant que Le mystère de la chambre jaune, nos auteurs-détectives arriveront à résoudre l'enquête en mettant en commun les scénarios déjà développés dans leurs romans.
Une BD que j'ai trouvée difficile à lire (caractères trop petits, texte clair sur fond clair), mais aux beaux dessins très évocateurs de cette splendide bâtisse art-déco perchée sur une falaise dominant une mer déchaînée !
L'incroyable histoire de la cuisine de la Préhistoire à nos jours de Stéphane DOUAY et Benoist SIMMAT
Fan de cuisine et d'histoire, il fut évident pour moi de choisir ce livre parmi les propositions de Masse Critique de Babelio au mois de décembre 2021.
Et je n'ai pas été déçue par cet ouvrage très bien documenté qui nous entraîne dans l'aventure de l'alimentation humaine.
Alimentation pour les premiers peuples, mais cuisine à partir de la 'domestication du feu' qui a permis de cuisiner les produits de la chasse de différentes façons, en les accommodant d'herbes et des produits de la cueillette.
Le plus de cet ouvrage c'est qu'il aborde tout autant la cuisine européenne que l'asiatique ou l'américaine, montrant les différents éléments centraux de l'alimentation au travers des âges par les céréales différentes qui y furent cultivées : le riz, le maïs ou la pomme de terre qui y prospéraient jusqu'à l'arrivée des coons européens portant avec eux, blé, orge et seigle !
L'inventivité commune à chacun des territoires se traduit également par la production de boissons fermentées, avec les moyens du bord, mais des résultats euphorisants similaires.
Bref une BD qui est aussi une encyclopédie, à mettre dans toutes les mains.
Seul bémol, ma vue vieillissante a été un peu gênée par l'écriture de certains textes pas assez lisibles à mon goût !
Je remercie encore Babelio et les Editons Arènes BD pour m'avoir adressé cet ouvrage :)
Un trône pour Natacha de François Walthéry
Une envie de BD Classique ...
Un tour dans les Billy d'où j'ai extirpé cet album acheté 31 Francs en 1997 (oui, il y avait encore l'étiquette de la Maison de la Presse dessus !)
On y retrouve Natacha, toujours aussi sexy (bien trop pour les canons d'aujourd'hui) qui se fait draguer par un monarque africain lors d'un vol vers l'Europe.
Des contrat importants doivent être signés pendant la visite ... les autorités locales demandent donc à la jeune hôtesse d'être gentille avec le monarque ! (de mieux en mieux !)
Walter le gentil steward se fait embaucher comme cuisinier pour veiller sur elle (pauvre faible femme !)
On découvrira rapidement que le vrai méchant (à l'allure d'un des très méchants ennemis de Tintin) n'est pas celui qu'on croit et que le monarque n'est inquiétant que par le poids de ses recueils de poésie !
Une BD qui a somme toute bien vieilli avec des relents misogynes et racistes qui ne sont plus du tout dans l'air du temps !
A suivre ... il y a un autre volume dans nos Billy !
Paul à Québec de Michel Rabagliati
Emprunté par hasard à la médiathèque juste avant sa fermeture pour de (trop) longs mois de travaux de rénovation, j'avais été attirée par le dessin de couverture, en noir et blanc, d'un homme de profil surmontant un paysage où au loin sur un fleuve voguait une péniche.
Je fus ensuite intriguée quand, en y regardant de plus près, je m'aperçus que le paysage en contrebas était en fait un cimetière !
Dans cet ouvrage, Paul et Lucie vont déménager, quitter leur appartement pour une petite maison. Passés les déboires des relations avec les agents immobiliers, ils emménagent enfin et c'est là que les ennuis commencent avec l'annonce de la maladie de Roland, le père de Lucie.
L'auteur nous raconte alors la vie de Roland, la grande détresse de son enfance, les années rudes et puis en travaillant beaucoup il a connu des années plus douces entouré de sa famille.
La maladie soude et renforce encore les liens de cette famille unie qui se relaie au chevet du malade.
Un dessin pur, simple et efficace, traduit la tendresse qui relie les personnages.
Un auteur que je découvre, et dont j'essaierai de trouver les autres opus à la réouverture de la médiathèque :)
