Chapeau ! de Michèle ROZENFARB
Emprunté lors de mon dernier passage à la médiathèque, ce polar de la Série Noire est tout sauf classique !
Par le lieu principal de la narration : un foyer de jeunes handicapés
Par la narratrice : Chloé, une jeune fille de 12 ans atteinte d'une maladie qui provoque des mouvements incontrôlés et incontrôlables au point où elle ne se sent à l'aise que portant un harnais à la laisse très courte.
Le sujet est plus classique : Adrien, un jeune du centre, est découvert mort lors d'une sortie estivale, surdose d'héroïne et trace de piqûre sur le bras gauche ... sauf que la cuisinière confirme qu'il était gaucher.
Le récit alterne entre la voix du directeur qui explique la vie de ses protégés et la sienne et la voix de Chloé qui se débat dans son corps pour arriver à faire partager ce qu'elle sait des derniers jours d'Adrien.
Un excellent polar, sans pathos excessif, où l'enquête reste l'élément principal.
Une belle réussite de partage et d'écriture.
Saisons de Cyril Lignac
Ma médiathèque a récemment investi dans des livres de cuisine, de tricot ... sans doute pour nous aider à mieux supporter le presque-confinement qui nous plombe la vie depuis quelque mois [presque, parce que dans notre région nous ne sommes pas confiné, mais en l'absence de restaurants, les escapades ne peuvent se déroiuler que sur des demi-journées (oui, bon, je ne suis pas trop fan des pique-nique, en été, alors en hiver !) avec qui plus est l'obligation d'être rentrés avant la tombée de la nuit !]
Bref, tout ça pour dire que j'ai récemment emprunté le dernier livre de (grande) cuisine de Cyril Lignac !
Qu'en dire ...
Que c'est indéniablement un beau livre aux influences asiatiques : il utilise du yuzu (beaucoup de yuzu), du miso, du mirin, du saké, des algues (Nori, c'est bon j'en ai ; mais cela fait plusieurs mois que je recherche des wakamé) ... Tout un tas de produits qu'on ne trouve pas si facilement !
Et puis le lobster roll avec 2 homards bretons ! bonjour le prix de la street food !
J'ai cependant relevé une recette de pissaladière, dont je testerai la recette de pâte pour changer de la mienne faite à base de pâte à pizza inratable et peut être celle des champignons ...
Dommage !
Ah que n'a-t-on en France un Yotam Ottolenghi qui , avec Simple, a su proposer des recettes simples à réaliser chez soi, avec des produits faciles à trouver ou à substituer ... et aux goûts si étonnants et puissants !
Gaston R 3 – Gare aux gaffes du gars gonflé de Franquin
En 2017-2018, j'avais décidé de relire tous les albums des Aventures de Tintin et d'Astérix le Gaulois, cette année, je me replonge dans les albums de Gaston Lagaffe, collectionnés dans les années 80 et que je n'ai encore jamais relus.
Après un premier volume où on découvrait les tout premiers dessins mettant en scène Gaston parus dans le journal de Spirou en 1957, et un premier album où Gaston se fabriquait un sosie en latex, ce troisième opus voit l'apparition de la voiture de Gaston.
Et quelle voiture : une antique Ford T, customisée avec des bandes à carreaux diresctement issues de grilles de mots croisés ! Voiture très lente mais à la tenue de route impeccable sur verglas !
Il arrive aussi à Gaston de quitetr les bureaux de Spirou notamment pour un job à la campagne où le seul emploi où il excella fur celui de 'couveur' !
Et ses vacances à la mer dans un petit bungalow, à très petit prix, mais sans confort aucun !
Bref un album qui m'a bien fait rire !
Les derniers jours de la classe ouvrière d'aurélie Filippetti
Dans ce roman directement inspiré de son histoire familiale, Aurélie Filippetti nous décrit sur trois générations, des années 30 à la fin du XXème classe, l'histoire familiale et sociale d'un petit coin de Moselle, voisin du Luxembourg.
Dans ce village, près d'une mine de fer, en tous points semblablesà ceux des régions voisines où on extrayait du charbon, des italiens fuyant la misère de leur pays sont arrivés à la fin des années 20, pour extraire le minerai, avoir la possibilité d'une vie meilleure.
Certains sont arrivés avec femmes et enfants, d'autres ont pris racine localement.
Lorsque la Moselle redevint allemande en 1940, des italiens, comme le grand-père de l'auteur, ont été arrachés à la mine pour être envoyés en camp de concentration ... et oui, les syndicalistes communistes, potentiels fauteurs de troubles ...
Une histoire d'hommes, de veuves, d'enfants, une histoire politique d'une région qui fut bradée
Des entreprises rachetées à prix d'or par l'Etat, puis cédée à des repreneurs, sans foi ni loi qui ont laissé des tas d'ouvriers au chômage.
Une belle plume, mais un récit qui m'a un peu perdue quand les époques se sont un peu trop mélangées et où j'ai eu du mal à bien identifier les personnages.
Mais un bon roman tout de me, sur une région rarement évoquée dans la littérature a contrario de sa voisine du Nord.
The little shop of happy ever after (la peite librairie des jours heureux) de Jenny Colgan
Un roman de Jenny Colgan, c'est un roman doudou, un roman qui fait du bien et qui emporte dans un univers où tout finit bien à la fin, même si les difficultés de la vie y laissent parfois leur marque !
Nina est bibliothécaire dans un quartier de Birmingham ; proche de ses habitués qu'elle cajole avec des livres choisis avec soin, l'heure du conte pour attirer les petits et une ambiance chaleureuse avec ses collègles .
Mais des restrictions budgétaires et une politiqe multiméda sonnent le glas des librairies de quartier.
Peu à l'aise dans son nouvel univers, Nina change radicalement de vie!
Elle part au nord du nord de l'Ecosse acheter un van vendu pour une bouchée de pain qu'elle convertit en Librairie et va parcourir les villages pour vendre des livres, achetés à bas prix à des librairies ou des bibliothèques mettant la clé sous la porte.
Elle tombera bien évidemment amoureuse des paysages, de la nourriture (qui a tant de goût) des produits locaux, et , après de nombreuses péripéties du ...
Non je ne vais pas tout dire !
Bref, un très bon moment de lecture, des personnages très attachants, ... .et une suite qui m'attend dans ma liseuse !
Je vais très vite m'y plonger !
A suivre, donc !
[Lu en VO]
La petite bijou de Patrick Modiano
Un roman de Patrick Modiano rime toujurs avec une errance mélancolique dans les rues de PAris, en automne ou en hiver, quand on peut entrer se réchauffer dans un café embrumé de fumée de cigarettes où oublier la ville et ses rues désertes, ses amis engloutis.
Un soir, à Chatelet, sur le quai de la ligne 1 en direction de Chateau de Vincennes, Thérèse aperçoit une femme en manteau jaune qui ressemble à sa mère. Mère morte au Marox quelques années auparavant.
Thérèse ne peut s'empêcher de suivre cette femme, descend comme elle à la station Bérault la voit téléphoner, entrer prendre un kir dans un café puis faire quelques courses avant de rentrer dans un immeuble ...
Elle cherchera à la retrouver, n'y arrivera pas tout de suite, essaiera de reconstituer la vie à Paris de sa mère lorsqu'elle même était enfant et était surnommée 'La Petite Bijou'.
Récit d'une errance dans les rues parisiennes du XIVème arrondissement au Bois de Boulogne ...
Récit de personnages qui apparaissent puis disparaissent sans qu'on sache très bien ni d'où ils venaient ni où ils sont partis ...
Récit d'ombres fugaces, réelles ou imaginées qui apparaissent puis s'estompent ...
Récit d'une jeune fille qui a la chance de croiser des personnes qui prendront soin d'elle et l'empêcheront de sombrer
Roman tout en nuances, à ne surtout pas lire en plein été !
Les enfants sont rois de Delphine de Vigan
Au début de l'été 2001, Mélanie et ses parents n'auraient manqué pour rien au monde la finale de Loft story, cette première émission de yélé-réalité qui avait propulsé des inconnus au devant de la scène, leur donnant une célébrité factice mais qui dure encore près de 20 ans après.
N'imaginant même pas continuer de vivre dans sa Vendée natale, Mélanie était partie vivre à Paris sitôt son bac en poche, et plaquant rapidement l'université pour un job dans une agence de voyages. Elle n'avait pas renoncé à son rêve de célébritéet participait à des castings et, parvenant même à décrocher un rôle dans Rendez-vous dans le noir d'où elle fut évincée après la première soirée.
Avec la montée en puissance d'internet et des réseaux sociaux, Mélanie a réalisé son rêve : sa chaine Happy Récré est, en 2019, suivie par des millions d'abonnés, ses enfants ont des millions de followers, et les marques leur offrent bien plus que tout ce qu'ils désirent ...
sauf qu'un jour KimmyDiore, la fille de Mélanie disparaît pendant une partie de cache-cache dans le parc de leurs résidence sécurisée ....
Une enquête de police démaarre.
Et petit à petit, la face cachée de la chaîne Happu Récré sera dévoilée : pas de violence parentale, juste une intrusion des caméras dans les moindres moments de la vie, des rencontres avec les fans où il faut toujours paraître heureux
Et la question qui taraude Clara, la procédurière du 36 : quelle surveillance du bien-être de ces enfants ? Quelle régulation de ce star-system au rabais ?
Un roman qui met au jour les dessous de YouTube et d'Instagra, les sommes d'argent faramineuses dont les marques sont prêtes à dispenser aux plus suivies des 'influenceuses' quel que soit leur âge !
Quelle déontologie ? Quelles valeurs ?
Comme à son habitude, Delphine de Vigan décrit factuellement les situations qu'elle dévoile, et notamment ce monde féérique créé par Mélanie.
Un roman qui décrit un monde tellement vain et creux.
Pauvres enfants !
Ce matin-là de Gaëlle Josse
Ce matin-là, la voiture de Clara ne démarre pas !
Et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Clara rentre chez elle et craque !
Impossible de revenir au travail sous les ordres de cette chef autoritaire qui l'accable de brimades, de remarques désobligeantes, qui l'accable sous le poids des résultats à atteindre, poids qui s'est accru depuis la récente promotion que Clara n'attendait pas.
Clara la bonne élève, l'employée modèle, la trop investie dans cette société de crédit dont elle regrette l'implication dans le presque-surendettement de certains de ses clients.
Clara qui a renoncé à ses res d'étranger quand son père a eu un AVC,
Clara, dont le burn-out va se révéler le declencheur pour une reprise en main de sa vie.
A la différence du livre de Kikka, 'Je ne te pensais pas si fragile', que j'ai lu récemment, ce roman ne se focalise pas sur les causes du burn-out, sur le harceleur, et les petties mais constantes humiliations, mais plutôt sur la façon dont Clara va s'y prendre pour s'en sortir.
Et peut être de façon bien trop optimiste, car le déclenchement s'opére un jour, où Clara arrive enfin à sortir, à se reprendre en main ...
La reconstruction, l'éloignement à la campagne et la reprise en main de sa vie sont bien rendus, mais j'ai été gênée par le 'miracle' de la renaissance de Clara, vraisemblablement bien moins atteinte que Clotilde, l'héroïne de Kikka.
Bref, un roman bien moins poignant mais qui met cependant en exergue la nécessité d'être en phase avec sa vie et d'accepter ses choix, à défaut de les voir empoisonner l'avenir !
La belle et l'oiseau de Ken Follett
Un conte pour enfants, tout droit sorti des Mille et Une nuit, où on rencontre une jeune fille qui entre au sérail d'un Vizir en tant que 99ème épouse et qui découvre alors qu'elle n'aura plus le droit de regarder aucun autre homme
Où un jeune garçon, guitariste, vient, les yeux bandés donner un concert au Sérail et ... le bandeau glisse
Les regards des deux jeunes gens se croisent ...
Et leur amour est instantané !
...
L'histoire finit bien ... mais je vous laisse découvrir comment à la lecture de ce tout petit livre (80 pages dans ma version illustrée) qui aurait bien mérité d'être plus long !
La familia grande de Camille Kouchner
J'ai tourné autour de ce texte pendant plusieurs semaines.
Le buzz médiatique autour de sa sortie, les conditions du secret pendant sa préparation, mais c'est le 'besoin de dire' de l'auteur qui m'a fait sauter le pas.
Ce besoin de partager, de faire savoir, de dévoiler non pas l'horreur de l'acte, des actes perpétrés sur son frère jumeau, mais le silence, ce silence qui, tel une chappe de plomb, a interdit la parole pendant tant d'années.
Y aurait-il eu un tel buzz si les personnages en cause n'avaient pas été si connus, si célèbres, si people ?
Le mal aurait quand même été fait et le poids de la non-révélation tout aussi lourd. Mais si cela se passe dans les belles maisons, cela peut aussi permettre aux autres d'avoir le droit àla parole, à la non-prescription des crimes sur mineurs ...
Comme dans Le consentement de Vanessa Springora , l'année dernière, je me suis étonnée de l'absence de responsabilité parentale.
Comment un père peut-il autant si peu se soucier de ses enfants car il a le monde à sauver, puis à mettre en scène sa deuxième famille ?
Comment une mère peut-elle être aussi égoïste et accrochée à ses convictions politiques pour ne pas satisfaire les envies de sa fille (le piano, la danse, les pièces de théâtres d'auteurs interdits par la gauche !) et ne pas voir ce que subit son fils ?
Comment la mort de sa mère peut tant briser une femme qu'elle en oublie ses propres enfants, dont deux ont été adoptés !
Le féminisme, oui. La libération des femmes, oui. Mais pas au péril des enfants !
J'admirais Evelyne Pisier, pour ses écrits féministes, son engagement ... Mais quelle mère indigne !
Bref, comma je l'ai déjà écrit dans ma recension du livre de Vanessa Springora l'année dernière : "Permissivité soixante-huitarde de la mère, absence et laisser-faire inadmissible du père."
